Un paradoxe
Le conte du Haham et du Tam décrit deux forces qui cohabitent en chacun de nous.
Le Haham représente notre esprit brillant : celui qui analyse, décortique, anticipe, cherche à tout maîtriser et à tout comprendre. C’est une intelligence puissante, séduisante, mais aussi dangereuse…Le Haham intérieur peut devenir sceptique, cynique, paralysant. Il sait parler, argumenter, convaincre. Et peut donc disqualifier très vite ce qui semble lui semble incompréhensible mais qui est pourtant juste.
Il peut saboter le Tov sous couvert de lucidité et de sagesse.
Le Tam, lui, ne se perd pas dans des constructions mentales.
Et c’est précisément cette simplicité qui, paradoxalement, le mène plus loin.
Le Tam ne nie pas la complexité du monde, mais il ne s’y enferme pas. Il avance malgré l’incertitude, avec confiance.
Le paradoxe est là : le Haham cherche la vérité mais se perd dans ses propres raisonnements. Le Tam ne la théorise pas, mais il la vit.
Le Tam, lui, accepte de ne pas tout comprendre — et c’est précisément ce qui lui permet d’avancer, de grandir et, finalement, de gouverner.