Parachat Kora’h

KORAH D’APRES RABBI NAHMAN

Cette Paracha traite de la faute de Kora’h et de son groupe qui était constitué selon Rachi de 250 Juges du Sanhedrin principalement issus de la tribu de Réhouven. 

Le Ramban nous explique le contexte favorable dont à bénéficier Kora’h pour faire sa dispute. Lorsque les Juifs g fait la faute du veau d’or, Moshé les sauva en priant 40 jours et 40 nuits. A cette époque, si un homme avait osé se lever contre Moshé, le Peuple l’aurait lapidé. Cependant quand les explorateurs fautèrent en parlant mal de la Terre d’Israël, Moshé ne pria pas pour eux et ils moururent dans une épidémie. De plus, il fut décrété par Hachem que tous les Juifs de plus de 20 ans devaient mourir dans le désert. Le Peuple se retrouva amer et vit comme une forme d’incapacité de la part de Moshé. Kora’h profita de cette situation pour instiguer une révolte contre Moshé. 

 En effet, Kora’h voulait la fonction de Prince de la Tribu de Khat (Lévy). Moshé par ordre divin  donna cette place à Elitspane. Kora’h fut vexé dans son orgueil et partit en dispute contre Moshé et dans la foulée contesta également la Kéhouna de Aaron. Le Sifté ‘Ha’hamim  nous précise que si Moshé avait donné la fonction de Prince de Tribu à Kora’h il n’aurait évidemment pas contesté la Kéhouna de Aaron qui  lui revenait de droit.

Kora’h et son groupe vêtirent des habits tout en Tekelet et se mirent devant Moshé et lui demandèrent : Un habit qui est tout en Tekelet a-t-il besoin de Tsisit ? Moshé répondit par l’affirmative. Ils se moquèrent de lui et lui déclarèrent : comment est-il possible qu’un habit qui n’est pas en Tekelet mais avec un seul fil de Tekelet soit apte et un qui est tout entier de Tekelet non?

La source de la faute de Kora’h, nous révèle Rabbi Nathan,  est qu’il soit rentré dans une réflexion et des questions qui le dépassaient. La vraie conscience s’obtient en s’annulant aux Tsadik de la génération. Cette faute provient de sa jalousie et de son désir d’honneur. En effet chacun se doit de diminuer son honneur et de faire grandir celui de D.ieu. Car tout dépend de la modestie, qui est le trait de caractère essentiel pour s’annuler au Tsadik et à ses élèves authentiques. Il écrit dans la Thora  que Moshé  était l’homme le plus modeste. Et tous les élèves qui cherchent à prendre de lui doivent rechercher cette qualité et tout au moins ne pas être prétentieux et chercher les honneurs. Celui qui n’écrase pas son honneur ne peut s’approcher de la vérité. Comme nous le dit les Sages : ‘’Hachem et l’homme orgueilleux ne peuvent pas cohabiter ensemble.’’

Un homme doit être dans l’idéal  un érudit et un Tsadik. Les lettres de la Thora représentent l’érudit alors que les points représentent la dimension de Tsadik. En effet, les lettres sans points de ponctuation sont comme un corps sans âme. Kora’h en s’opposant à Moshé Rabénou a séparé la notion d’érudit à la notion de Tsadik. Il prôna que la notion d’érudit avait une valeur en soi. Et c’est pour cette raison qu’il déclara que tous les Juifs étaient sains car ils avaient tous entendu la Thora au Mont Sinaï. Bien que tout le peuple avaient reçu la connaissance de la Torah au Sinaï, ils n’étaient pas égaux dans son niveau de réalisation qui dépend du niveau d’alliance.  Kora’h malgré le fait qu’il était un très grand érudit dans la Thora fit des conclusions contraires à la Halakha et conclut par exemple qu’une maison remplie de livres de Torah n’avait pas besoin de Mézouza. 

Ce comportement est la conséquence d’une absence d’Emouna au Tsadik.  Une étude déconnectée de  la foi aux Tsadikim  conduit inéluctablement sur des chemins loin de la vérité de la Thora. Ce n’est que par des désirs de se rapprocher d’Hachem que l’on peut mériter d’accomplir des bonnes actions. Les Tsadikim authentiques ont surmonté leur mauvais penchant et sont arrivés à l’alliance véritable avec Hachem. Celui qui a pitié pour sa vie doit se lier avec Rabbi Nahman car avec lui se trouve la source de la vie. Celui qui se rapproche de lui peut, même s’il est d’un petit niveau, acquérir la force de tout réparer. Il peut même rapprocher des âmes éloignées. 

Hachem fait descendre sa Présence divine dans l’assemblée d’Israël grâce au Tsadik. Comme le dit le verset : « Et ils ont cru en Hachem et en Moshé son serviteur ». On ne peut s’inclure en Hachem sans le Tsadik. Lorsque Kora’h et ceux qui l’ont écouté se sont révoltés contre Moshé, ils  se sont littéralement coupés d’Hachem. 

Le Zohar explique les deux premier mots de la Paracha « Et il a pris Kora’h » signifie qu’il a donné un mauvais conseil pour son âme. Tout celui qui revendique une chose qui ne lui est pas destinée, cette chose se sauve de lui. De plus, il perd ce qui devait lui revenir. Le Zohar ajoute que celui qui s’oppose au Chalom est contre Hashem. Et celui qui s’oppose à Hachem est perdu de ce monde.

Cette Paracha nous apprend qu’il faut plus que tout faire attention à la discorde et s’en éloigner le plus possible. Même si on a des avis opposés, il faut faire attention à ne pas arriver au stade où on évite de regarder le visage de l’autre. Le Rebbé a énormément insisté sur le Chalom. Il ne veut pas de divisions des cœurs parmi les breslevers, seulement de l’amitié et de la paix. 

Rav Avraham ben Rav Nahman insistait beaucoup sur le fait que Rabénou pouvait supporter même le plus grand des fauteurs, cependant la discorde il ne la supportait pas. Rav Levy-Itshak Bender nous rapporte qu’il y a eu plusieurs cas dans Breslev où même des grands serviteurs d’Hachem ont habillé leurs disputes dans de soi-disantes mitsvot et ont ainsi causé la division des cœurs. Ces derniers furent sévèrement punis par Hachem pour avoir entraîné le public dans la faute amère de la médisance et de la discorde. Dans Breslev on rapproche tout le monde sauf les faiseurs de disputes et les médisants.  

Qu’Hachem puisse nous donner la modestie nécessaire afin de ne pas regarder les défauts des autres et ainsi se soumettre aux conseils du Tsadik Rabbi Nahman qui emmènera tout celui qui l’écoutera  dans une Thora d’équilibre et de Chalom.