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Paracha Vayekel Chekalim- Enseignement Breslev

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La conception juive de la joie

« Maitriser l’imagination s’effectue par … la joie. D’une part, il y a la tristesse, le cœur brisé, la dépression … de d’autre part il y a l’esprit positif qui relève du domaine de l’esprit prophétique, de l’esprit saint.

Celui qui joue, la main sur l’instrument, rassemble et collecte les parcelles d’esprit positif, d’esprit prophétique, à travers son esprit triste c’est-à-dire les bons points qu’il a encore en lui. C’est cela le domaine de la musique. Par ce biais il mérite de se souvenir de son but final, du monde à venir, et de penser à sa fin. Il parvient à ‘’attacher son esprit toujours au monde futur’’ »

(Likouté Moharan tome 1-54)

Comment se dépeint pour la plupart d’entre nous la joie parfaite ? Orchestre bruyant, danses échauffées, jusqu’à oublier le monde qui entoure. Finalement un peu de boisson pour tout oublier, les pressions, les soucis, les problèmes, mettre tout de côté, laisser pour un temps plus de liberté par rapport aux restrictions imposées par le bon sens.

Si une part de ces ‘’ingrédients’’ parait parfois utile pour se libérer de la tristesse, en réalité la joie dans sa conception juive est exactement le contraire !

De la même manière qu’une mélodie ne peut être produite par un tapotement aléatoire sur le clavier d’un orgue, de même un brouillage de frontières et un obscurcissement de l’esprit ne mèneront pas à la vraie joie. Cela ne produira que des futilités éventuellement accompagnées de vides, de désolations et… de tristesse.

On accède au contraire à la joie par la clarification du ‘’bon’’ à travers le ‘’mauvais’’. C’est lorsqu’un homme procède à son examen de conscience sans escamoter ses erreurs et ses faiblesses. C’est là que le bien qui était en lui va briller d’une lumière précieuse, purifiée comme de l’or pur duquel on aura retiré toutes les scories et souillures.

Tant que le flou prévaut dans son esprit, l’homme ne sait ce qu’il est lui-même, bon ou mauvais. Seul son examen de conscience va lui donner la réponse exacte.

Exemple d’introspection : « J’ai trébuché et je me suis trompé plus d’une fois. Il se peut que je sois sous l’emprise de mauvaises habitudes dont il est difficile de se défaire. Malgré tout, la force du bien qui est en moi est encore claire et pure. Preuve en est que je souffre beaucoup de mes erreurs et que j’implore et supplie Hashem de m’aider à les réparer. »

Lorsque le bien, propre de toutes impuretés et de taches surgit à la conscience de l’homme, la joie arrive d’elle même sans nécessiter l’aide d’éléments artificiels. Tel l’enfant qui est plein de sourires et de bonheur sans aucune raison, juste parce qu’il est propre de tout mal. Rien alors n’entraine la confusion et la tristesse comme il est dit « Pour les droits de cœur : la joie » (Les Psaumes 97)

Pour une raison analogue nos sages ont interdit d’étudier la Torah le 9 av. En effet, la Torah a pour propriété de redresser les cœurs et d’y retirer le mal. Elle amène ainsi la joie comme il est dit « Les préceptes d’Hashem sont droits, ils réjouissent le cœur » (Les Psaumes 19)

La conséquence de la joie dans sa conception juive n’est pas la rupture et l’oubli. Au contraire, c’est un merveilleux moyen de lutte contre les confusions et les fantasmes qui nous empêchent de nous rappeler la vérité : qu’Hashem nous a créés et nous fait vivre et que Le servir est notre but dans le monde.

Ceci est d’ailleurs un réel commandement de la Torah « Tu te souviendras d’Hashem ton D. » (Deutéronome . D’autre part, le Rama (le grand décisionnaire ashkénaze), au début du Shoul’han Aroukh nous rappelle : « J’ai placé Hashem dans ma conscience constamment devant moi, ceci est un grand principe de la Torah » (Ora’h ‘Haïm 1). Mais les désirs du monde, ses préoccupations et ses vanités entrainent la confusion et occupent l’esprit et le cœur.

La vraie joie est donc un outil d’utilité extraordinaire dans cette guerre. Elle est la base la plus appropriée pour se connecter avec le monde spirituel éternel. Nos sages ont affirmé « La présence divine ne réside qu’à travers la joie » (Shabbat 30b). Le lien avec le Créateur prodigue joie sur la personne « Je me réjouis en Hashem, mon âme se réjouit en mon D. » (Isaïe 61). Egalement sur toutes les créatures : « Les cieux se réjouiront et la terre s’égayera » (Divrei hayamim 1-16). Nos sages l’ont décrit à propos du salaire que nous pouvons attendre de notre Créateur : « Dans les temps futurs Hashem demandera aux juste de faire une ronde » (Taanit 31)

On peut ainsi comprendre le Likouté Etsot (Sim’ha 32) « Lorsqu’un homme est heureux tout le jour, il lui sera plus facile d’avoir pour un moment le ‘’cœur brisé’’. Pendant ce temps, il pourra soigneusement expliciter sa prière et comme de l’eau, déverser son cœur devant Hashem. Consécutivement après le cœur brisé viendra la joie. Et telle sera l’attestation pour savoir s’il avait sincèrement le cœur brisé, si après cela la joie survient.

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