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MIKETS
Au début de notre Paracha, Pharaon rêve de sept vaches grasses puis de sept vaches maigres qui viennent manger les vaches grasses. Il rêve également de sept épis de blé forts et pleins qui se font avaler par sept épis maigres. Il demande alors l’interprétation de son rêve à tous les sages d’Égypte cependant seul l’interprétation de Yossef le calme et le satisfait. Ce dernier révèle à Pharaon que sept années d’abondance seront suivies par sept années de famine. Rabbi Nathan nous apprend que les sept années d’abondance représentent les prières et les mitsvot qu’un homme fait avec cœur et enthousiasme tandis que les sept années de famine représentent les fautes et les descentes dans le service divin qui font oublier à l’homme les années d’abondance. C’est l’allusion des vaches maigres qui mangent les vaches grasses. Pharaon rêve de vaches puis d’épis de blé car à chaque éveil dans le dialogue avec Hachem peu importe sous quel forme il s’exprime, le mauvais penchant se renforce pour nous faire tomber et pour nous faire oublier nos bonnes actions.
Yossef conseilla à Pharaon de stocker le blé en prévision des années de famine. Et c’est précisément le conseil de Yossef qui sauva l’Égypte de la famine. Rabbi Nathan nous enjoint de nous attacher au Tsadik véritable car il est le seul tout comme Yossef dont toute l’Égypte dépendait, à pouvoir engranger nos bonnes actions afin d’assurer notre survie mentale dans les moments de famine spirituelle.
En effet, le Tsadik véritable Rabbi Nahman est capable de réparer chacun d’entre nous en rassemblant le bien que nous avons pu attraper dans la prière et dans la Torah aux moments d’éveil afin de nous donner la vitalité nécessaire pour traverser avec joie les moments de famine.
Lorsque les sept années de famine survinrent il est écrit : « Yossef était le gouverneur sur tout le pays et tout le peuple vint acheter du blé chez lui ». Rabbi Nathan rapporte que toutes les bénédictions viennent du Tsadik véritable. Toute vitalité quel qu’elle soit dépend de lui. C’est pourquoi les frères de Yossef durent descendre en Égypte pour finalement le retrouver. Plus un homme s’annule devant la volonté du Tsadik plus il pourra s’en rapprocher et recevoir de lui. L’éloignement de l’homme d’Hachem et de justes authentiques provient d’un manque d’humilité et d’une recherche des honneurs. Un homme orgueilleux ne peut pas recevoir la lumière du Tsadik. Rabbi Nahman déverse sa lumière sur les gens simples qui sont prêts à renoncer à ce qui leur est dû pour le Chalom et l’honneur du Tsadik.
Pour illustrer ce propos nous allons ramener une anecdote qui eut lieu il y a plus de cinquante années dans le quartier de Mea Chearim à Jérusalem. Rav Levy-Itshak Bender apprit qu’un vieil homme possédait plusieurs pages du Likoutey Moharan écrits de la main de Rabbi Nahman, ce qui constituait une chose extraordinaire et unique. Il allait voir cet homme et ce dernier consentit de lui vendre le manuscrit de Rabénou qui se trouvait dans une de ses vielles armoires. Quelques temps plus tard ce vieil homme mourut et Rav Shmuel Horowitz qui le connaissait très bien partit voir ses enfants afin d’acheter l’armoire dans laquelle se trouvait caché le manuscrit de Rabbi Nahman. Cependant à sa grande surprise il ne trouva point le manuscrit. Quelque temps plus tard il apprit que le fameux manuscrit était en possession de Rav Levy-Ithsak. Il se dirigea donc vers la synagogue de Mea Chearim afin d’élucider cette affaire. Il argumenta devant Rav Levy-Itshak que ce manuscrit devait lui revenir compte tenu de la situation. Rav Levy-Itshak n’argumenta pas, alla chercher le fameux manuscrit et le remis à Rav Shmuel Horovitz. Un des élèves de Rav Levy-Itshak Bender fut abasourdi. Comment un breslever pouvait il renoncer à un tel manuscrit qu’il avait acquis de bon droit sans aucune contrepartie?
Cet élève comprit plus tard de cet événement un enseignement extraordinaire. Bien que Rav Levy-Itshak fût conscient de l’immense valeur du manuscrit, il avait intégré en lui que l’annulation au Tsadik, qui désirait avant toute chose le Chalom entre ses hommes, dépassait toute autre considération et amenait toutes les bénédictions.
Rav Levy-Itshak Bender eut en effet le mérite de faire passer à la génération suivante la tradition breslev comme il l’avait connue auprès des breslevers d’Ouman, de ne pas avoir raté un ‘Hatsot et une Hitbodedout durant 70 ans ainsi que d’avoir fini plus d’une trentaine de foi le Talmud, tout cela en restant un homme simple, intègre et accessible.
Que nous puissions faire passer l’intérêt du Tsadik, soit sa volonté, avant nos intérêts personnels et ainsi nous soumettre à lui d’une manière telle que plus rien ne fasse écran à ses bénédictions. Soyons conscient que les frères de Yossef en Égypte ne purent revenir à la bénédiction d’Hachem qu’en se prosternant devant Yossef et que chaque petit effort d’annulation de notre part devant le Tsadik Rabbi Nahman constitue une grande ouverture vers la bénédiction Hachem.
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