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Paracha Ki-Tissa- Enseignement Breslev

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La vente de Pourim

La maison de l’illustre ‘hassid Rabbi Avramele Sternhatz dans le quartier de Katamon à Jérusalem était un lieu de réunion des ‘hassidim le jour de Pourim.

Déjà, du temps ou Rabbi Avraham habitait à Ouman, les ‘hassidim de Breslev avaient pris l’habitude de se réunir dans sa maison le jour de Pourim essentiellement vers la fin de la journée. Certains venaient avec des mishloa’h manot et autres cadeaux pour ce sage, d’autres venaient pour bénir et se faire bénir. Il y en avait même qui fixaient le festin du jour et les mitzvot de s’enivrer quelque peu dans l’ambiance de sainteté de cette maison.

Notre histoire se situe au début des années 50. Dans un coin de la salle séjour, se tenaient deux fameux serviteurs d’Hashem Rabbi Shmuel Horowitz et Rabbi Shmuel Shapiro réputés pour leur extrême dévouement aux enseignements de notre saint Rabbi. Alors que tous deux étaient en pleine euphorie de l’ivresse, voici qu’une vive discussion débuta entre eux. Il était clair que Rabbi Shapiro essayait de convaincre Rabbi Horowitz, ne serait-ce qu’un tant soit peu, mais sans y parvenir.

Déjà plus de vingt ans s’étaient écoulés depuis le voyage héroïque de Rabbi Horowitz d’eretz Israël en Ukraine pour aller se recueillir sur la tombe de notre saint Rabbi à Ouman. Il faillit même le payer de sa vie lorsqu’il fut soupçonné par les communistes d’espionnage pour le compte des britanniques qui gouvernaient alors en terre sainte. De grands miracles furent nécessaires pour l’innocenter et le libérer de l’emprisonnement.

Maintenant à Pourim, se tenait devant lui Rabbi Shapiro le suppliant, une seule et unique requête sur ses lèvres : que Rabbi Horowitz lui vende le mérite de la récitation d’un seul Tikoun Haklali sur la sainte sépulture d’Ouman. Et quelle contrepartie Rabbi Shapiro était prêt à payer pour cela : toute sa part dans le monde futur !!! Cependant, à notre plus grand étonnement Rabbi Horowitz était loin de saisir l’occasion. D’après lui l’échange n’était pas égal. Un Tikoun Haklali comme celui-là, qui lui avait presque couté la vie et pour lequel il avait tant enduré, ne pouvait être égalé. Il n’était pas prêt à écouter quoi que ce soit sur ce sujet.

Après de longs échanges et seulement une fois que Rabbi Shapiro consentit à se suffire de la récitation d’un Tikoun Haklali de la qualité la plus simple, Rabbi Horowitz accepta de considérer la transaction. Des signes de joie et d’allégresse éclairaient le visage de Rabbi Shapiro lorsque les détails de l’accord commençaient à s’inscrire sur papier. Encore un petit instant et il aurait le mérite de concrétiser le désir que son âme convoitait depuis tant d’années : la récitation des dix chapitres composant le Tikoun Haklali sur la sépulture du saint Rabbi. Rabbi Horowitz parcourut les paragraphes du contrat, un nouveau problème se posa : « L’énoncé ne me convient pas du tout, il faut écrire explicitement qu’il n’est pas question ici d’un Tikoun Haklali de la veille de Rosh Hashana »

Rabbi Shapiro comprend que la remarque est sérieuse, il accepte d’ajouter un paragraphe explicite confirmant qu’il n’est pas question ici de la veille de Rosh Hashana. C’est avec joie et euphorie que Rabbi Shapiro signe le premier le contrat tandis que Rabbi Horowitz prend la feuille de papier et la secoue en signe de dénégation puis proclame aux oreilles de Rabbi Shapiro : « Réfléchis bien quelle bonne affaire tu es en train de réaliser : ton monde futur est quelque chose qui ne s’est pas encore concrétisé, car quel est l’homme qui est certain de sa part au monde futur ?! «Ne sois pas sûr de toi jusqu’au jour de ta mort » ont dit nos sages. Tandis que moi je te donne en échange une chose certaine, réservée et cachée pour le monde futur, quelque chose pour lequel j’ai durement œuvré pendant une grande période de ma vie. Où sont donc le juste et le droit dans cette affaire ? Rends moi donc un service et laisse-moi donc un délai supplémentaire pour réfléchir à la chose. Rabbi Shapiro vacille sous le choc et manque de s’évanouir. Saisi d’effroi, il s’approche de Rabbi Horowitz, secoué de grands sanglots, les larmes coulant sur ses joues : « Aie pitié de moi ! Gor mein gitz geb hei’h avek ober ‘hasme nor (Ce que j’ai de plus précieux, je te l’offre, l’essentiel est que tu signes) Et il éclata en de grands sanglots propres à déchirer tous les cœurs. Rabbi Horowitz n’était plus à même de supporter de telles supplications et d’une main tremblante, il signa le contrat tout en réitérant aux deux témoins qui contresignaient l’acte de vente : « Vous êtes témoins qu’il n’est pas du tout question ici de la veille de Rosh Hashana »

Apres ces évènements, le lendemain matin, Rabbi Horowitz se souvint de ce que lui avait fait Rabbi Shapiro, ce qu’il lui avait vendu et ce qu’il avait signé. Avec grand fracas il se rendit au domicile de Rabbi Shapiro et s’écria dans une plainte amère « la transaction est erronée, la transaction est erronée ! L’affaire a été conclue dans un état d’ivresse, de plus ici il y a un problème de survaleur supérieure à un sixième de la contrepartie. La vente est donc nulle et non avenue. Je ne vends aucun Tikoun Haklali même en contrepartie de tous les biens de ce monde-ci et de ceux du monde futur »…

Il n’abandonna pas et refusa de se calmer tant que Rabbi Shmuel Shapiro ne consentit à lui rendre le papier. Rabbi Shmuel Horrrovitz le déchira sur le champ en mille morceaux afin qu’il ne resta aucune trace de cette affaire qui ne lui était guère avantageuse

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