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EMOR D’APRES RABBI NAHMAN
A la quatrième montée au verset 15, il est écrit : « Vous compterez pour vous le lendemain du Shabbat, du jour où vous apporterez le Omer durant sept semaines complètes ». Il s’agit du compte du Omer que nous comptons à partir du lendemain de Pessa’h (la sortie d’Égypte) jusqu’à Chavouot (le don de la Thora). Le verset mentionne « vous compterez pour vous ». Cette précision a son importance. En effet, cela signifie que chacun doit compter le Omer du fait que chaque individu a sa part dans le service divin. Nous devons donc nous renforcer et ne pas nous méprendre en pensant que le service divin de l’autre a plus d’importance aux yeux d’Hachem que le nôtre qui n’aurait que peu de valeur. Bien que ce soit une prédisposition positive d’être modeste, il ne faut en aucun cas que cela nous casse et nous enlève l’envie de servir Hachem. Rabbi Nathan affirme qu’au contraire, il n’y a pas de plus grand orgueil que le « tout ou rien » envers Hachem qui consiste à refuser de Le servir dans le cas où nous ne pouvons pas réaliser un service divin « honorable ». De plus, regarder la qualité du service divin de l’autre est une grande erreur car nous ignorons ce qu’Hachem attend de chacun par rapport à la racine de son âme, de l’endroit d’où il vient et où il se trouve. Personne ne ressemble à l’autre, la comparaison n’a donc aucun intérêt.
Rabbi Nahman rapporte au sujet d’Avraham Avinou que sa force fut de se considérer comme étant seul au monde et de faire fi des gens qui voulaient l’empêcher et le troubler dans son avancée vers Hachem. Lorsqu’un homme cherche la vérité, les forces du mal se déploient contre lui afin de l’empêcher de réaliser ses projets, en se moquant, en le décourageant et en le séduisant afin d’échanger sa vérité contre de la pacotille. Beaucoup d’obstacles se dressent devant celui qui veut se rapprocher sincèrement d’Hachem et parfois même de la part de ceux qui l’aiment.
A l’image de notre cordonnier, dans le conte de « l’homme sage et de l’homme simple », qui s’émerveillait devant la beauté de ses chaussures à trois coins malgré les paroles décourageantes de son épouse qui ne comprenait pas pourquoi il vendait ses chaussures moins chers que les autres cordonniers, nous devons apprécier le potentiel qu’Hachem nous a donné même si ce dernier paraît médiocre aux yeux du monde. Notre saint cordonnier ne s’est ni cassé ni même découragé et a calmement démontré à sa femme que malgré le prix modeste de ses chaussures qu’il vendait trois fois moins cher que les autres, il tirait un gain de leur vente.
Rabbi Nahman insista à de nombreuses reprises sur l’importance de l’intégrité et de la simplicité qu’un homme devait revêtir afin d’être toujours joyeux malgré son apparente pauvreté matérielle et spirituelle. Contrairement aux apparences notre cordonnier était d’une richesse hors du commun puisqu’il pouvait ressentir dans son pain toutes les saveurs du monde et ses chaussures à trois coins qu’il faisait avec beaucoup d’efforts et dont le profit était moindre, avaient à ses yeux une valeur inestimable. Beaucoup de personnes apparemment riches sont en réalité pauvres car elles ont plein de soucis et plein de manques. Rabbi Nahman nous révèle que les chaussures à trois coins de l’homme simple faisaient allusion à ses prières. Son service divin paraissait donc médiocre cependant il avait à ses yeux une grande valeur. Par l’attitude du cordonnier Rabbi Nahman nous révèle le secret de la réussite. En effet, le cordonnier, grâce à son attitude consistant à ne voir que le bien et ne pas se préoccuper des affaires des autres, fut appelé par le Roi et devint gouverneur de tous les gouverneurs.
« Vous compterez pour vous le lendemain du shabbat, du jour ou vous apporterez le Omer durant sept semaines complètes ». Chacun doit compter les gains qu’il retire dans ce monde afin de se focaliser sur son bien et ainsi se purifier de toute la bestialité de ce monde. En effet, l’offrande du Omer consistait à apporter un sacrifice d’orge qui est une nourriture animale. Ce sacrifice de l’animalité qu’il y a en chacun de nous ne peut se réaliser qu’en ouvrant notre cœur et nos oreilles à l’appel d’Hachem. Afin d’entendre l’appel d’Hachem, l’homme doit se purifier de la folie imaginative de ce monde qui veut l’enfermer dans une vision compétitive et comparative de la vie et ainsi le priver du bonheur de la simplicité.
Hachem nous ordonne de compter 50 jours du Omer or nous ne comptons que 49 jours. Cependant l’essentiel de la réparation dépend précisément du 50ème jour qui se trouve au-dessus de tout compte et qui représente la 50ème porte de sainteté qui brillera le jour de Chavouot.
Le cerveau de la cinquantième porte (נחמן=מוח נ), comme le révèle son nom, c’est Rabbi Nahman, et celui qui se soumet à sa méthode comme le saint cordonnier pourra ainsi sortir du système de la réflexion comparative qui pousse au constat d’échec pour entrer dans un nouveau monde celui de la 50ème porte. Si Moshé Rabénou nous a donné la Torah en nous sortant de la 49ème porte d’impureté de l’Égypte pour nous rentrer dans la 49 ème porte de sainteté, Rabbi Nahman lui, nous a donné la force de réaliser la Thora à une époque où nous sommes tombés dans la cinquantième porte d’impureté soit celle du pouvoir de l’imagination et du monde virtuel. Grâce à ses conseils provenant de la 50ème porte de sainteté, nous pouvons nous inclure en lui et trier toute notre imagination négative pour n’imaginer que le bien et ainsi ressentir dans notre pain quotidien spirituel toutes les saveurs et les délices des niveaux spirituels les plus élevés.
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