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Paracha Chemot- Enseignement Breslev

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Sih’at Moussar – version Méron

Deux juifs âgés issus d’une grande Yéchiva lituanienne datant du siècle dernier, étaient assis et discutaient. Leur conversation traitait des Sih’ot Moussar (cours de morale) de différents orateurs qu’ils écoutaient, à l’époque.
L’un d’eux avait même eu le mérite de connaître le Sabba de Kelm. Ils se souvenaient bien également de Rav Yossef Youzel de Novardok. A présent, à un âge avancé, ils ont la nostalgie des cours de Rabbi Yé’hezkel Levinstein, Rabbi Eliyahou Lopian et Rabbi H’aïm Schmoulevitz.

Ils étaient tellement concentrés sur le sujet, en relatant des exemples et des passages des cours, qu’ils n’avaient même pas remarqué le jeune homme hiérosolymitain qui était assis sur un banc situé devant eux, prêtant une oreille attentive à leur discussion.

Notre anecdote eut lieu au début des années 5720, dans le centre du pays. Le jeune homme n’ était autre que Rav Efraïm Nah’man Enchine qui avait célébré sa Bar-Mitsva quelques années auparavant. Il étudiait en ce moment à la Yéchiva et le sujet de discussion le passionne.

Les deux hommes continuent à passer en revue les orateurs y compris ceux appartenant au monde hassidique. Ils parlaient en détails des Sih’ot connues du Admour de Tsanz et d’autres Admourim marquant de la branche hassidique.

Subitement, l’un d’eux se tut comme s’il tentait de se remémorer quelque chose puis il s’adressa à son ami: « que pourrais-je te dire, toutes les Sih’ot Moussar que j’ai écoutées dans ma vie ne valent pas la Sih’a saisissante à laquelle j’ai assisté une fois à Méron. Cette Sih’a provoqua en moi un élan spirituel n’ayant jamais expérimenté d’autre semblable. Bien que quarante années se soient écoulées depuis lors, cette expérience unique fait encore vibrer mon cœur. A chaque occasion où je me la remémore, elle produit en moi un nouvel élan spirituel, bien plus intense que n’importe quelle autre Sih’at Moussar. »

« C’était environ en l’an 5690, lorsque j’avais pris la décision de quitter ma ville de résidence Haïfa pour aller passer le jour de Kippour à Méron, sur la tombe de Rabbi Chim’on Bar Yo’haï. Étant donné que je m’y rendais pour une journée seulement, je ne m’étais pas préoccupé de trouver un logement. Après la prière d’Arvit de ce jour saint, je m’ étais installé dans un coin, à proximité du monument funéraire, pour me plonger dans la lecture des Psaumes jusqu’à ce que le sommeil se soit accaparé de moi et que je m’endorme.

Vers trois heures du matin, je me suis réveillé et la salle du monument funéraire était quasiment obscur. Sans ces quelques flammes qui scintillaient au-dessus de la tombe, je n’aurais même pas pu discerner ce qu’il se produisait autour de moi.

Voilà que j’entendis une voix douce, suppliante et déversante qui provenait de la tombe du saint Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï…

Je quittai aussitôt ma place pour m’approcher de la tombe du Tsaddik. J’aperçus alors un juif inconnu, le visage orné d’une barbe blanche. Il se tenait debout, s’adressant à Hachem Béni soit-Il avec une Foi puissante, comme s’il parlait à un être-humain qui se trouvait face à lui… argumentait certains points précis comme s’il attendait des réponses immédiates… de temps à autre, il fondait en larmes et pleurait en silence pour avoir vécu jusqu’à présent, à son avis, dans la vanité et le néant.

Après avoir imploré pour son âme, il priait à l’image d’un fils qui expie une faute devant son père, par des arguments faisant battre le cœur de chacun et ne pouvant pas laisser d’œil sec…

Je restais cloué à ma place pendant une heure et demie, sans voir ni réaliser où je me trouvais, totalement concentré dans le discours pur qu’entretenait ce juif avec Hachem Béni Soit-Il…

Après qu’il ait quitté la tombe pour se préparer à la prière, je quittai alors ma place.

Tout au long de Yom Kippour, j’ignorais aussi bien où je me trouvais que ce qu’il m’arrivait. Toutes mes pensées étaient orientées vers ce discours auquel j’avais assisté au petit matin.

A la sortie de Kippour, immédiatement après la Havdala, je pris la route de retour pour rejoindre mon domicile à H’aïfa. J’avais totalement oublié de casser le jeûne. Même une fois arrivé à la maison, je ne sentais ni la faim et ni la soif. Mon être tout entier était encore sous l’impact de ce réveil spirituel marquant expérimenté cette nuit-là.

Par la suite, j’ai tenté de clarifier l’identité de ce juif, peut-être serait-il un certain Roch Yéchiva ou un Admour. A ma grande surprise, on m’informa qu’il s’agissait d’un juif habitant Yaffo. C’était un simple tailleur de profession qui raccommodait les vêtements déchirés dans un petit stand situé en ville… »

Le jeune homme Breslev qui était assis près d’eux en suivant leur conversation silencieusement, ne put se retenir d’intervenir. Après s’être excusé d’interrompre leur discussion, il leur dévoila qu’il pensait connaître ce juif s’étant entretenu avec Hachem Béni soit-Il, en pleine nuit, sur la tombe de Rabbi Chim’on Bar Yo’haï. Il leur déclara qu’il est fort probable que ce soit son grand-père, Rabbi Yaâkov Filmer de Berditchev: un fervent H’assid de Breslev qui, à cette époque, habitait Yaffo et tenait un stand de raccommodage en ville. En tant que H’assid de Breslev, il avait l’habitude d’effectuer tous les jours ce type de Hitbodédout tel que l’a recommandé Rabbénou Hakadoch Moharane de Breslev (que son mérite nous protège).

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