CHELA’H LEKHA SELON RABBI NAHMAN
Cette Paracha parle de la faute des explorateurs. Au premier verset Hachem ordonne à Moshé d’envoyer des explorateurs suite aux doutes du Peuple quant aux vertus de la Terre sainte. « Envoies pour toi des gens afin d’explorer la Terre de Canaan ». « Envoie pour toi » signifie comme l’explique Rachi que ce n’était pas la volonté de D.ieu, mais que le Peuple juif a insisté devant Moshé afin d’envoyer des explorateurs.
La Terre sainte détient une Providence divine totale, comme il est écrit « Toujours les yeux d’Hachem sont sur elle ». Comme le disent nos Sages dans le Talmud (Ketouvot 110) « Celui qui réside dans le pays d’Israël, ressemble à celui qui est attaché à l’Éternel ». Le fait d’envoyer des explorateurs et d’avoir un rapport avec la Terre d’Israël d’après les lois naturelles a abimé la plus grande Providence Divine qu’Hachem entretient avec une terre dans le monde.
Rabbi Nahman par l’intermédiaire de son élève Rabbi Nathan déclare que l’empêchement qu’ont eu les explorateurs à voir la grandeur de la Terre fut essentiellement mental. L’essentiel de cet empêchement provient d’une confusion mentale. Cependant celui qui se renforce et a foi aux dires de Moshé et aux éloges de tous les Tsadikim sur la Terre d’Israël, pourra assurément briser ces barrières mentales et pourra voir de ses yeux « une terre où coule le lait et le miel ». En effet, la Terre sainte est l’endroit où se développent le plus grand amour et désir de rapprochement entre Hachem et son Peuple.
Les explorateurs ont fait la grande erreur de croire que les empêchements étaient plus grands que le vouloir. D’abord ils firent des louanges « Une terre où coule le lait et le miel » puis par la suite ils détaillèrent les énormes difficultés qu’il y avait pour s’y établir et commencèrent à parler mal de la Terre et enfin ils mentirent à son sujet ce qui fut, nous révèle Rabbi Nathan, la cause de la destruction du Temple.
Comment les explorateurs qui étaient des Princes de Tribu et des érudits en Thora purent fauter? Rabbi Nathan répond à cette question en expliquant que certains érudits en Thora n’ont pas d’Emouna et comme rajoute Rachi « Ils ont des reptiles dans le cerveau ». Cela signifie qu’ils ne transpirent pas la sainteté et qu’ils ne croient qu’à ce qu’ils voient. Rabbi Nathan conseille vivement de s’éloigner d’eux et ne pas habiter leurs quartiers car le souffle de leurs bouches peut entrainer même un homme casher dans les désirs bas de ce monde.
Tous les explorateurs fautèrent à l’exception de Yéoshoua et de Calev qui eurent confiance aux paroles de Moshé Rabénou et comprirent que le vouloir et le désir de se rapprocher d’Hachem peuvent faire sauter toutes les barrières. En effet, ces dernières ne se trouvent que dans l’esprit. Yéoshoua et Calev n’ont pas regardé le côté agréable de la Terre d’Israël mais son but. Cette terre purifie et élève l’homme. Nous devons être prêts à lâcher le confort et les honneurs pour accéder à cette purification. Comme le rapporte le Rav Avraham Ifrah dans son huitième cours sur le conte de la princesse disparue : « Si nous ne sommes pas prêt à lâcher l’agréable pour l’utile, cela veut dire qu’il y a un problème de fond ». La Terre d’Israël, le Tsadik et le Shabbat, qui ne forment qu’une seule entité, ne mesurent que l’engagement du cœur. Si nous y mettons notre cœur, les résultats sont garantis.
Les explorateurs n’ont pas pu lâcher l’agréable qui à leurs yeux avait pris le dessus sur l’utile. Ils ont abandonné le projet d’Hachem de peur de perdre leurs places et leurs honneurs. Celui qui lâche l’agréable, c’est-à-dire le coté social rentre dans un autre niveau de connexion. Chez Pharaon il n’y avait pas besoin de cœur, ce n’était que des rapports d’intérêts.
La Terre d’Israël et le Tsadik Rabbi Nahman ne demandent que du cœur et n’attachent aucune importance au côté social. Le rapport avec la Terre d’Israël et le Tsadik est personnel et intime. Seul celui qui est prêt à perdre des plumes pourra s’envoler vers un nouveau degré de connexion plus fort et plus profond avec le Tsadik, le Shabbat et la Terre d’Israël.
