Le pouvoir créateur de l’écriture
Notre maître, Rabbénou, nous enseigne une idée saisissante : l’écriture détient un pouvoir sur la réalité. Le Rav de Tcherine illustre cette idée avec une image forte : de la même manière qu’une signature apposée au bas d’un document nous engage légalement et transforme des mots en actes concrets, l’écriture possède une force capable d’altérer, voire de créer la réalité.
Souvenons-nous : lorsque Hachem créa le monde, Il utilisa la parole — plus précisément, les lettres de l’alphabet hébreu. Ces lettres, loin d’être de simples signes, sont des canaux de sagesse et des instruments de création. Chaque fois qu’un homme trace une lettre avec sincérité, il fait descendre un éclat de cette sagesse divine dans le monde.
Ainsi, écrire n’est pas un simple geste technique. C’est un acte sacré, porteur d’une force spirituelle. Plus celui qui écrit est droit, simple et sincère, plus son écriture porte un impact réel. C’est pourquoi les lettres du Sefer Torah, des Mézouzot ou des Téfilines ne sont pas de simples traits d’encre : elles sont des points de contact avec le divin. Les Sofrim, les scribes, ne se contentent pas de bien écrire ; ils se purifient intérieurement afin que chaque lettre soit authentique, propre à canaliser la lumière d’en-haut.
Certaines lettres, écrites avec pureté par de grands tsadikim, deviennent même des outils de guérison ou de protection, comme dans les Kameoth — ces amulettes remplies de sainteté capables de transformer une situation.
Enfin, Rabbénou lui-même écrivait parfois des enseignements puissants… qu’il brûlait aussitôt. Pourquoi ? Parce que ces lettres devaient certes exister dans ce monde matériel, mais sans jamais être dévoilées. Leur simple écriture suffisait à accomplir leur mission.
Extrait du cours du 6.5.25