Bon appétit !

Ce n’est pas un hasard si les mots milhama (« guerre ») et lehem (« pain ») partagent la même racine. Nos sages nous enseignent :
« Cha’at akhila – cha’at milhama »
« L’heure du repas est une heure de guerre. »

Étrange, non ? Pourquoi parler de guerre à l’heure du repas, un moment censé être agréable et convivial ?

En vérité, chaque repas cache un combat intérieur : le corps cherche la satiété, parfois jusqu’à l’excès… tandis que l’âme cherche à s’élever en extrayant les étincelles de sainteté enfermées dans les aliments. Manger avec conscience, c’est donc lutter pour faire ce tri subtil entre le matériel et le spirituel.

Le Baal Chem Tov illustre cela de façon frappante. Un jour, attablé avec ses élèves, il leur dit :
« Avez-vous vu ce qu’il se passe ? »
Un homme, assis à côté d’eux, mangeait de la viande rouge avec voracité. Et soudain, le Tsadik vit sa tête prendre l’apparence… d’une vache.
Ses élèves, eux, ne virent rien. Seul le regard pur et affiné du Baal Chem Tov perçut cette transformation. L’homme s’identifiait tellement à ce qu’il mangeait, qu’il en prenait la forme.

Ce récit nous invite à réfléchir. Lorsqu’on mange sans conscience, on s’alourdit. Lorsqu’on mange avec présence, on s’élève.

Alors pensons-y à chaque repas : récitons les bénédictions, comportons-nous avec décence, et souvenons-nous que nous ne nourrissons pas seulement notre corps, mais aussi notre âme.
Sans cela, des déchets — spirituels comme physiques — viennent troubler l’esprit.

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