Le reste… attendra.
S’il existe un domaine dans lequel notre génération doit réellement investir ses forces, c’est bien le chalom bayit – la paix du foyer – et l’éducation des enfants.
On parle souvent de « grande avodat Hachem », de niveaux élevés, d’élévations spirituelles…
Mais en vérité, la véritable avodah commence chez soi.
Une bonne avodat Hachem, ce n’est pas courir après des performances spirituelles.
C’est une épouse heureuse, respectée, valorisée.
Ce sont des enfants qui se sentent profondément aimés, entourés, écoutés, accompagnés avec patience.
Et même le soin que l’on porte à ses petits-enfants fait partie de cette avodah.
Car les grands-parents sont des piliers : ils apportent ce regard rempli de sagesse, cette stabilité émotionnelle, cet amour inconditionnel qui construit les enfants pour toute leur vie.
Préserver la cellule familiale : voilà notre véritable défi.
Pas un défi spectaculaire, mais un défi quotidien, discret, qui demande du cœur, de la présence, et parfois beaucoup d’humilité.
Notre génération tombe souvent dans un piège subtil :
celui de croire qu’il faut en faire beaucoup pour être tsadik.
Se dépasser. S’exciter. Chercher la dopamine spirituelle.
Vouloir multiplier les pratiques, les engagements, les ajouts… même dans le domaine du cachère.
Mais cela, nos sages l’appellent le ribouy or : un excès de lumière qui, au lieu d’élever, brise les récipients.
Trop de lumière, pas assez de construction intérieure.
Trop d’ambition, pas assez de solidité.
Parce que oui : le mieux est souvent l’ennemi du bien.
Commencez par ce qui est devant vous.
Par ce qu’Hachem vous a confié en premier : votre foyer, votre couple, vos enfants.
Construisez cela avec amour, douceur, constance.
Le reste… attendra.
Et lorsque la maison est lumineuse, lorsque les cœurs sont apaisés, alors tout le reste de l’avodat Hachem trouve naturellement sa place – dans l’équilibre, la vérité, et la simplicité.